Approche circulaire

Penser la ville autrement

Ensemble avec le bureau luxembourgeois +ImpaKT et en collaboration avec l’architecte américain William McDonough, le Fonds a développé des visions et objectifs pour donner un cadre à ses futurs projets, exprimant ainsi sa volonté d’assumer sa responsabilité et de transmettre aux futures générations un héritage positif. Cette stratégie globale – qui signifie un véritable changement de paradigme – concerne le logement, l’aménagement des espaces extérieurs, la mobilité et la diversité des entreprises locales. Pour la déployer, le Fonds Kirchberg s’inspire des principes de l’économie circulaire, plus précisément de la philosophie du « cradle to cradle » (C2C) dont William McDonough, co-auteur du livre éponyme, est le fondateur.

McDonough préconise une « éco-effectivité » qui ne met plus la croissance économique et l’écologie en opposition. Plutôt que de réduire la consommation ou de retarder son effet néfaste sur l’environnement, McDonough suggère d’adopter un système qui imite l’équilibre des écosystèmes naturels et qui permet de régénérer à l’infini les matériaux sans perdre de qualité. Il décrit un système pour lequel chaque étape du cycle de vie d’un produit est considérée dès sa conception.

L’économie linéaire, selon laquelle notre société fonctionne actuellement, est caractérisée par une destruction systématique de valeur : l’extraction des matières premières est suivie de la production et de l’utilisation d’un produit qui finalement devient un déchet. Dans une économie circulaire basée sur les principes du C2C rien n’est jeté, rien n’est perdu, les matières usées deviennent, à valeur égale, « les nutriments » pour de nouveaux produits. Ainsi un bâtiment devient une véritable banque de matériaux pour le futur.

Le Fonds entend par conséquent inciter le développement de projets responsables, avec un impact positif, tant pour le site que pour ses usagers. L’idée est de faire du bien (en opposition à "moins mauvais"), et de transmettre aux futures générations un héritage positif.

Dans cette logique, il est primordial de démarrer les projets de construction différemment. Il ne s’agit plus uniquement de discuter du nombre et des surfaces de logement et de leur rentabilité financière, mais d’abord de leurs qualités. Quels matériaux faut-il utiliser pour créer des habitations saines ? Quels systèmes permettent de récupérer l’eau de pluie et de réutiliser différentes qualités d’eau ? Quels moyens ont les ingénieurs à disposition pour faire en sorte que les bâtiments au lieu d’uniquement consommer de l’énergie en produisent ? Quels sont les modèles de construction les plus flexibles dans le temps et adaptables aux besoins des futures générations d’habitants ? Comment mutualiser certains équipements ? Quels aménagements extérieurs bénéficient au bien-être de l’homme et à la nature ?

L'enjeu est de rendre les quartiers  prêts aux changements de demain, plus flexibles et donc résilients. La ville de demain devra facilement s'adapter aux bouleversements économiques, démographiques, climatiques, sanitaires,...

Pour le développement des nouveaux quartiers, le Fonds a défini des valeurs et des objectifs afin de promouvoir des projets qui ont un impact positif sur la qualité de vie, qui apportent une plus-value aux êtres humains et à la nature, au lieu de projets qui répondent uniquement à des critères minimaux. La vision: Bien vivre en milieu urbain en symbiose avec son environnement . 

Dans la planification, ces objectifs se traduisent dans une « route de feuille » pour chaque projet qui décline les thématiques suivantes : air, eau, nourriture, construction, bien-être et bonheur, nature, énergie, mobilité et argent. Les stratégies et indicateurs de succès y sont décrits en détails.